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L’intelligence artificielle : révolution ou évolution ?

Emmanuel Jakobowicz Mis à jour le : 22 novembre 2017 actualités Laissez un commentaire

Depuis plusieurs mois, le terme intelligence artificielle fleurit de toutes parts. Que ce soit dans la presse (il a remplacé le terme big data dans les médias généralistes), dans les revues plus techniques mais aussi sur tous les forums. J’avais envie de faire un point sur ce terme qui est loin d’être anodin et qui fait resurgir des imaginaires multiples et bien souvent effrayants.

Bien sûr, la plupart d’entre vous associent ce terme aux romans de science fiction mais d’un point de vue technique, son origine date des années 1950 et du célèbre Alan Turing (qui n’a pas eu les honneurs de son talent de son vivant).

Toute la théorie de l’intelligence artificielle se base sur une différenciation importante : on a, d’une part, l’intelligence artificielle forte et, d’autre part, l’intelligence artificielle faible.
Si on ne différencie pas ces deux types d’intelligences artificielles, on ne peut pas comprendre les grands débats actuels qui donnent l’impression de discussions entre des acteurs qui ne se comprennent pas.

Quand Elon Musk s’alarme d’un futur inquiétant avec des machines intelligentes, il suppose que nous arriverons rapidement à l’intelligence artificielle forte.
A l’inverse, Mark Zuckerberg lui met en avant tous les progrès possibles liés à l’intelligence artificielle faible.

Faisons un point sur ces termes et ce qu’ils recouvrent.

L’intelligence artificielle forte

Le concept d’intelligence artificielle forte fait référence à une machine capable non seulement de produire un comportement intelligent, mais d’éprouver une impression d’une réelle conscience de soi, de « vrais sentiments » (quoi qu’on puisse mettre derrière ces mots), et « une compréhension de ses propres raisonnements » (Dictionnaire de l’informatique (1975), André Le Garff.)
Et c’est là où la question d’arriver à ce type d’intelligence se pose. Les méthodes actuelles sont des méthodes d’apprentissage et il faudra se dégager de ses approches plutôt anciennes pour arriver à une intelligence artificielle forte.

Les limitations ne sont donc pas tant techniques (la puissance de calcul est là et va continuer à se développer) mais conceptuelles (on ne sait pas encore faire).

L’intelligence artificielle faible

Il s’agit ici d’un concept plus pragmatique qui consiste à construire des systèmes de plus en plus autonomes.

Une intelligence artificielle faible est une intelligence qui est créée pour une seule tâche et qui n’est pas doué de sensibilité. Les algorithmes développés actuellement sont de ce type. Les systèmes intelligents sont programmés pour effectuer une tâche donnée et n’ont absolument pas conscience du contexte extérieur. Par exemple, une voiture autonome a pour tâche unique de vous conduire sans accident sur une route. De la même façon, les programmes jouant au jeu de go ou aux échecs sont programmés pour ces tâches spécifiques et c’est uniquement dans le cadre de cette tâche qu’ils peuvent être plus intelligents que l’homme.

Alors pourquoi parle-t-on d’intelligence artificielle partout ? Car ça fait vendre ? Car ça fait rêver ? Car on y est presque ?

Bien sûr c’est un bel argument marketing mais on ne peut pas s’arrêter là. On se trouve aujourd’hui à un moment clé. La capacité des machines et l’élaboration d’algorithmes complexes (notamment avec le deep learning) amène l’intelligence artificielle dite faible à un niveau jamais égalé.
Et la question que se posait déjà Turing est d’autant plus d’actualité, est-ce qu’une intelligence artificielle sans conscience (donc faible) tellement élaborée peut être différenciée d’une intelligence artificielle avec conscience (donc forte).

On arrive à un moment où par l’utilisation de données massives, d’algorithmes complexes et d’une puissance sans précédent, on crée des machines capables d’apprendre et de reproduire des tâches de plus en plus complexes.

Depuis quelques années, nous sommes dans un monde de données et d’apprentissage des machines (machine learning) qui change notre quotidien mais ce monde n’est qu’une évolution rapide de nos acquis et ne peut pas être encore considéré comme une rupture.

Nous arrivons dans une période passionnante pendant laquelle vont se côtoyer deux évolutions : la recherche de plus en plus active d’une intelligence forte et l’amélioration des capacités de l’intelligence faible. Ce deuxième point suffira sûrement à révolutionner nos modes de vie dans les prochaines années.

A suivre….

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